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La Forêt
Type de publication
Descriptif

Première collaboration de Daredjane à la newsletter littéraire, écoféministe et libertaire Nouvelles lunes, La Forêt nous projette en 2038, dans un immeuble autonome au coeur d'un Paris confiné. 

Extrait

Paris,

26 avril 2038.

7 h 43.

 

Comme chaque matin à la même heure, j’ouvre les yeux.

Je me réveille toujours naturellement, un quart d’heure avant d’aller sortir ma fille de ses rêves.

Je sais, c’est un peu à l’ancienne, mais je tiens à aller la réveiller moi-même.

 

C’est prouvé que l’enfant est plus reposé quand on laisse faire ÔMSWIT, oui, je sais, mais c’est comme ça ! Moi, ÔM m’agace, et j’ai pas peur de le dire… Enfin, j’ai pas peur de le penser en tout cas.

 

Par exemple, là, il est en train de « désopacifier » ma baie vitrée, juste parce qu’il a perçu à ma respiration que j’étais réveillée… mais qui dit que je n’aurais pas préféré rester dans le noir encore un peu, voire me rendormir !?

 

La voix désincarnée de ÔM s’élève dans la pièce, ni masculine, ni féminine, mais chaleureusement neutre :

« Bonjour Karin, désolé.e, il n’est plus temps de vous rendormir, Lola doit se lever dans douze minutes et dix secondes, la cafetière est en route et le beurrier a activé le mode tartine… Douze minutes et cinq secondes… Douze min…

- C’est bon, Ôm, je me lève, merci. »